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Que font réellement nos managers de leurs précieux temps libre ?
de Patrick Gauthier (Paris).
On pourrait penser que penser que les plus importants PDG (les 500 plus fortunés) travaillent sans jamais s’arrêter pendant de longues heures, jour, nuit et week-end, peinant pour toujours augmenter leur valeur en bourse et élaborer de nouvelles stratégies sur des marchés émergeants. “Profitez de la vie” leur diront certains. Pour être juste il faudrait prendre du temps pour observer ce que font ces décideurs et influenceurs de leurstemps libres ?
Notre magazine Entrepreneur a rencontré trois PDG qui ont généreusement accepté de nous consacrer du temps pour nous dire ce qu’ils faisaient pendant leur temps libre. Parmi ces passions vous découvrirez : le jazz, le kit surf et même l’aviation qui font partie de leurs hobbies.
Le PDG de Nestlé Philippe Lefèvre est à la tête de cet immense empire depuis les dix dernières années. Il se réserve du temps libre afin de se ressourcer et a récemment été vu au milieu d’un petit groupe de jazz en train de jouer du saxophone dans un restaurant de Lausanne.
Philippe Lefèvre (Nestlé)
« Tout d’abord il est difficile de définir quelles sont les heures après le travail. Elles n’existent pas. Nestlé travaille 24h/24 et 7j/7. D’autre part il n’y a aucun sens à travailler jusqu’au burn out, je dois m’arrêter. J’aime beaucoup le jazz et je joue au saxophone depuis des années, j’ai même considérer de faire une carrière de musicien, de saxophoniste. Mes héros sont John Coltrane, Monk et surtout Bill Evans. Cela ne me rajeuni pas. Je ne suis pas si vieux mais j’ai vu plusieurs de ces stars en live. Miles Davis en 1987 au Festival de la Haye aux Pays-Bas. Bizarrement j’aime jouer pour une foule. Si je ne peux pas jouer à l’intérieur, je jouerai sur les terrasses à l’extérieur des bars et restaurants. J’ai plusieurs amis de l’université qui sont dans des orchestres réputés que je vais écouter régulièrement, je me fais discret même si à un moment c’est moi qui était sur les planches. Je pense toujours à Bill Clinton. Une fois nous avons joué ensemble quand il est venu en Europe ».
La PDG de L’Oréal, Tatiana Perrier est une passionnée d’aviation, nous l’avons rencontrée dans ses bureaux afin qu’elle nous en dise plus.
Tatiana Perrier (L’Oréal)
« Les gens pensent que je suis folle quand je leur dit à quel point j’aime voler avec mon avion. J’ai cumulé de nombreuses heures de vol depuis la sortie du collège, voler a un effet zen sur moi, cela m’apaise. J’ai plus de 2000 heure à mon compteur. J’ai un modèle Piper et je vole dès que je le peux. A l’occasion je m’en sers pour les affaires, dans ce cas j’emmène un copilote avec moi. Je n’ai jamais eu d’accident grave, mais j’ai dû effectuer un atterrissage d’urgence. Je volais au-dessus de la ville de Mexico, nous avons pu faire atterrir l’avion en toute sécurité. Impressionnant ? Etre à la tête de l’Oréal est un énorme challenge. Je dis toujours que c’est plus dangereux de prendre la route pour aller travailler. Vous voulez venir avec moi ?! ».
Le PDG de Renault, Eric Martin, est passionné de kit surf. On le voit souvent sur les plages de la Méditerranée s’entraîner. Nous l’avons rencontré dans son bureau pour en savoir plus.
Eric Martin (Renault)
« En fait ils m’ont dit que je devrais tout le temps avoir un coach avec moi. Par « ils » je parle du Conseil d’Administration de Renault. Ils me disent que ce sport est trop risqué. Je le pratique depuis longtemps et tout va bien jusque-là. C’était certainement plus facile quand j’étais directeur de production, les gens n’avaient pas les yeux rivés en permanence sur mes faits et gestes. Maintenant je ne manque aucune compétition. Il y en a des fantastiques en France en Bretagne. Parfois je me blesse un peu mais sans plus, quelques égratignures. Un de mes amis s’est cassé les deux jambes et la mâchoire. C’est le résultat d’un manque de préparation et de prise de risque. Personnellement je reste prudent, comme dans mon travail chez Renault.
Vous pourrez lire plus de témoignages de ce type, dans notre magazine la semaine prochaine, par exemple celui du PDG de la Banque Nationale du Canada, Jean Léger.